Réflexion sur une erreur politique


La déperdition massive des voix du Front de Gauche (FDG) aux élections législatives par rapport aux résultats des élections présidentielles interroge. Les diverses instances, locales et nationales, ont recherché les
causes de cet échec : absence d’une stratégie nationale dans la foulée de celle mise en oeuvre aux présidentielles ; nouveauté de décliner le programme l’ « Humain d’abord » sur le terrain local ; difficulté de se déterminer – et donc d’expliquer – la position des candidats du FDG entre « majorité politique » et « majorité présidentielle » ; candidature médiatisée de Mélenchon à Hénin-Beaumont qui a donné l’impression à notre électorat que les candidats du FDG menaient exclusivement le combat anti- FN.
Je pense qu’il y a une cause première – la « contradiction principale » diraient certains - à notre échec : notre incapacité de proposer une alternative progressiste et crédible face aux propositions des tenants de l’acceptation de la crise et des sacrifices à imposer au salariat : celles de l’école néo-libérale où se rejoignent UMP et FN et celles de l’école social-démocrate (et non plus social-libérale) du PS. Le FDG n’a donc pas été en capacité de « cibler » son adversaire principal : « la finance » a dit Hollande, la paupérisation aggravée non seulement pour le salariat mais aussi pour les couches moyennes, devions-nous rajouter. Il fallait se rappeler Marx et parler d’économie, de propositions hardies de transformation des fondements du système actuel ; nous avons « raté le coche » ce qui nous a enfermés sur le terrain de la « politique institutionnalisée », parfaitement maîtrisée par les forces conservatrices et gestionnaires et… à nous déterminer par rapport aux autres partis.
La voix de la transformation économique et sociale portée aux Présidentielles s’est éteinte aux Législatives. Nous en portons collectivement la responsabilité. L’erreur est faite. Les conséquences sont fâcheuses mais elles sont politiques, donc « corrigeables ».
A mon sens, le parti doit travailler dans quatre directions :
1) enrichir avec les partenaires du FDG le programme partagé, pour approfondir les voies et moyens de la libération du salariat ;
2) re–tisser des liens avec la classe laborieuse (expression régulière du PC dans les entreprises et administrations) et ses organisations syndicales (rencontres pour échanger) ;
3) approfondir l’étude des autres forces (PS, UMP et FN : structure, organisation, mode de fonctionnement) et des caractéristiques de leur « électorat » ;
4) travailler dès maintenant à améliorer nos propositions nationales et développer nos propositions locales sur les compétences et rapports entre l’Etat et les collectivités territoriales, afin de conduire le PS à négocier d’égal à égal. Pour cela, il faudra populariser nos propositions, les faire soutenir. C’est fondamental.


JCM

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