Après le temps des cadeaux





Le patronat, qui fustige le « coût du travail » au nom
de la compétitivité, a obtenu un crédit d'impôt sans
condition dès l'an prochain. Le gouvernement, qui n'a pas résisté à la mobilisation patronale, ferait bien de se rappeler qu'il a été élu grâce au vote des salariés et devrait répondre à leurs exigences plutôt qu'à celles du Medef et compagnie. D'ailleurs, Laurence Parisot n'a pu cacher son enthousiasme et a malgré tout demandé au gouvernement plus de célérité à mettre en oeuvre sa principale exigence : la réduction de ce qu'elle nomme « coût du travail ». Méfiante, elle craint que la démocratie l'emporte sur l'économie. On ne sait jamais ...




Le CICE (crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi) doit permettre de réduire de 6%
ce fameux « coût du travail ». Il est calculé sur la masse salariale brute versée dans
l'année et s'applique sur les salaires de 1 à 2,5 fois le Smic. Rien ne conditionne ce crédit.
Toutes les entreprises sont concernées, y compris celles qui privilégient la rentabilité du
capital au détriment des investissements productifs et licencient. Elles pourront choisir
d'investir ce gain pour la recherche, la formation, les salaires ou les dividendes des
actionnaires. A leur guise, car c'est un crédit sans garanties. Cela permettrait aux
entreprises, avec une montée en charge sur trois ans, une réduction d'impôts de 10
milliards en 2014 sur l'exercice fiscal 2013, 15 en 2015 et 20 en 2016. Pas assez intense
pour le Medef qui en voulait au minimum 30. Seul un quart des 20 milliards reviendrait à
l'industrie.
















En revanche, le gouvernement qui a supprimé la TVA dite sociale pour l'injustice qu'elle induit et pour son inefficacité, entend financer cette mesure par une hausse de la TVA, le taux normal augmentant de 19,6 à 20% et le taux intermédiaire de 7 à 10%, tandis que celui sur les produits de première nécessité serait abaissé à 5%. Les ménages seraient doublement pénalisés : leur pouvoir d'achat diminuerait à cause de la hausse de la TVA (7 milliards d'euros) et de la fiscalité écologique (3 milliards d'euros). De plus, la baisse des dépenses publiques se traduirait par la dégradation de la qualité des services publics et par de nouvelles pressions sur les agents de l'Etat, des collectivités et de la Sécurité sociale. Cette mesure risque donc de peser sur le potentiel de la croissance économique et sur l'emploi, sur le pouvoir d'achat et la réponse aux besoins sociaux.


Ce nouveau cadeau s'ajouterait aux 172 milliards annuels de niches fiscales et sociales
dont bénéficient les entreprises et dont l'efficacité en termes d'emplois et d'investissements
productifs n'a toujours pas été examinée sérieusement. Alors qu'en trente ans, la masse
salariale des entreprises a été multipliée par 3,6 pendant que la somme des dividendes
versés aux actionnaires était multipliée par 20. C'est la première cause de la baisse des
investissements et de la désindustrialisation.
La popularité de François Hollande baisse et ce n'est pas son oeuvre de pédagogie lors de
sa conférence de presse qui a rassuré le monde du travail.



Le chômage monte, non seulement en France mais dans toute l'Europe, l'aggravation de la crise, la dégradation de l'emploi et du pouvoir d'achat, les conséquences des politiques d'austérité, ne font que mettre en lumière à quel point il est urgent d'apporter des réponses différentes, alors même que le patronat en réclame d'avantage et cherche à s'appuyer sur la crise pour obtenir plus de flexibilité et de nouvelles baisses du « coût du travail ».
Les solutions existent pour en finir avec cette société injuste et inégalitaire, à nous
d'imposer d'autres choix.
Daniel
Section de Nancy du PCF




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