Précarité générale pour les salariés, profits pour le capital et ses actionnaires.

« Je lutterai contre la précarité qui frappe avant tout les jeunes, les femmes et les salariés les moins qualifiés », avançait Hollande durant sa campagne électorale.
En jeu, l'emploi et la justice sociale. Aujourd'hui, le président de la République demande au ministre du travail de transcrire « fidèlement » l'accord du 11 janvier, le fameux ANI, signé par le patronat et trois organisation syndicales minoritaires (CFDT – CFTC - CFE CGC) plus soucieuses de plaire au Medef et consort qu'à défendre les intérêts des salariés.
Accord dit de « sécurisation de l'emploi » prétend le gouvernement qui nous fait une nouvelle démonstration de détournement de sens.
Et pourtant, cet accord est d’une extrême gravité pour les droits des salariés. Le Medef en rêvait et d'ailleurs, Parisot, sa présidente, ne cache pas sa joie et son immense satisfaction. 
 
Elle souhaite qu'il soit retranscrit à la lettre et à la virgule dans la loi.
Les patrons vont pouvoir supprimer sans contraintes des emplois au nom des « rigidités du marché du travail » en réduisant les recours des salariés et de leurs représentants. Les rigidités en question ne sont autres que les droits des salariés, le droit du travail, le droit au travail. 
 
L'autre volet important de cet accord est la flexibilité. Nos entreprises ne seraient pas compétitives car le marché du travail ne serait pas suffisamment flexible … Alors que 14% des salariés en France, soit 3,6 millions, sont en situation de précarité.
Cette flexibilité dont on vante les mérites en citant l'Allemagne, a produit des résultats contre productifs dans ce pays. Les lois Hartz (ANI français) ont conduit à une baisse des salaires de 4,5% et à près de 8 millions de travailleurs pauvres. Le nombre de bas salaires a augmenté de 50% en quinze ans. L'avenir de l'Allemagne s'assombrit … 
 
Autre exemple cité à l'envi par les libéraux de tous poils : l'Italie. Parlons en !
Le professeur Monti, un ancien de la Goldman Sachs, cette banque qui a gagné 13 milliards de dollars en spéculant sur la faillite des ménages américains lors de la crise des Subprimes, a infligé à ce pays une terrible politique d'austérité, une flexibilité délirante du travail, désindexé les retraites de l'inflation, reporté l'âge de la retraite à 66 ans, réduit les dépenses publiques de 45 milliards d'euros et augmenté les taxes et impôts d'autant … Résultat : un chômage record de 11%, la récession depuis 2012 et une économie affaiblie qui fait craindre le pire.
D'ailleurs, le 25 février, Monti vient de se faire désavouer par une bonne partie de l'électorat.

Avec cet accord, gouvernement et élus vont être face à un choix.
François Hollande qui durant sa campagne, promettait de respecter le dialogue et la démocratie sociale, défendra t-il un texte adopté par les organisations patronales et les syndicats minoritaires ? Les élus s'aligneront-ils sur les exigences du Medef ?
Le patronat forcera t-il les parlementaires à renier leurs engagements et à renoncer à toute perspective de conquête sociale  ? 
 
« La vie, la santé l'amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi » ? disait Parisot il y a quelques années. Et d'ajouter « La liberté de penser s'arrête là où commence le code du travail ... » Cela en dit long sur l'état d'esprit de la grande maison patronale …

L'obsession du Medef : le travail serait un coût qu'il faudrait réduire pour soi-disant sauver l'industrie française mise à mal par le capital financier.
Il faut un « choc de compétitivité » dit le patronat qu'il rend synonyme de baisse du coût salarial et de réduction des cotisations sociales.
Il veut une nouvelle évolution du partage de la valeur ajoutée au détriment des seuls salariés , à ajouter aux aides publique évaluées aujourd'hui à 200 milliards d'euros avec le CICE, et dont aucune étude n'a démontré l'efficacité en terme d'emplois, d'investissements, etc ... Bien au contraire.

Austérité, flexibilité et précarité ne la sont pas la solution à la crise, elles sont la crise. Les salariés le savent bien. Ils savent aussi que ce n’est pas le travail qui coûte cher, mais la rémunération disproportionnée du capital.
Ainsi, pour faire entendre raison tant au gouvernement qu'aux élus de la République, la CGT et Force Ouvrière, appellent les salariés à se mobiliser le plus largement possible, notamment le 5 mars, contre ce projet scélérat, lequel sera présenté le lendemain en Conseil des Ministres. La FSU et Solidaires se sont associés à cet appel.






Le 5 mars, manifestation départementale à Nancy de la place Dombasle à la place Stanislas Départ à 15h00.

(CGT, FO, FSU, SOLIDAIRES, UNEF)

Daniel

Section de Nancy

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