Un pas vers le social?






Lors du sommet social des 14 et 15 mars, les Etats membres et les institutions européennes qui devront réfléchir sur le renforcement de l'union économique et monétaire (UEM), auront à prendre en compte la nécessité de renforcer aussi la dimension sociale.
Même s'il y a loin de la coupe aux lèvres, cela semblerait enfin un peu bouger grâce à plusieurs ministres du Travail qui ont élaboré un texte destiné à inclure le nécessaire renforcement de la dimension sociale de l'UE. En juin, le président du Conseil européen devrait présenter aux chefs d'Etats et de gouvernements un rapport sur les mesures à prendre ainsi qu'un calendrier d'actions dans quatre domaines jugés essentiels :
– Consultation et coordination des Etats sur les réformes à adopter,
– Aspects sociaux de l'UEM,
– Modalités pratiques pour la compétitivité et la croissance.
– Mécanisme de solidarité.





Certes, les six mesures législatives visant à renforcer la gouvernance économique, le traité sur la stabilité et le paquet relatif à la surveillance budgétaire restent, hélas, les priorités de la feuille de route pour l'achèvement de l'UEM, mais la future réflexion sur la dimension sociale de l'UE est une opportunité qu'il nous faut saisir.
A ce sujet, le sommet social a toute son importance et la Confédération européenne des syndicats (CES) et ses organisations ont décidé d'une action syndicale européenne pour faire entendre leurs positions aux chefs d'états et de gouvernements. Le 13 mars, les syndicats nationaux organiseront des actions décentralisées tandis que le 14 mars, un rassemblement de délégations de syndicats européens aura lieu à Bruxelles à partir de 14 h – Parc du Cinquantenaire avec pour mot d’ordre « Ensemble pour un avenir meilleur : non à l'austérité ! Oui à l'emploi pour les jeunes »
La situation économique et sociale, en France comme en Europe, ne cesse de se dégrader sous les politiques d'austérité mises en œuvre dans tous les pays et partout le patronat se sert de la crise pour remettre en cause les droits sociaux et les garanties collectives, faire pression sur le niveau des salaires et réduire les prestations sociales, conduisant à paupériser et précariser des couches de plus en plus nombreuses de salariés et de retraités.

Si l'on veut échapper à la catastrophe sociale qui se prépare dans les laboratoires de l'idéologie libérale, c'est dans des voies nouvelles qu'il faut résolument s'engager. Les solutions existent et comme le dit Paul Krugman, prix Nobel d'économie et professeur émérite : "L'orgueil et les préjugés rendent les dirigeants incapables de voir ce qui devrait pourtant être limpide", à savoir qu'il faut abandonner la politique d'austérité, "dépenser maintenant et payer plus tard", taxer les hauts revenus, lutter prioritairement contre le chômage et les inégalités, soutenir les populations endettées. En un mot, renouer avec une stratégie keynésienne.
Désarmement des marchés financiers, réorientation du système bancaire, réforme fiscale, renouveau des services publics, refonte des traités européens pour mettre fin à la concurrence fiscale et sociale, relance des investissements publics pour organiser la transition écologique, nouvelles gestions des entreprises, sont autant de propositions portées par le Parti Communiste et de nombreux économistes.

Aujourd'hui, le réalisme a changé de camp. Après trente ans d'aveuglement, les politiques néolibérales ont perdu toute crédibilité. Il est urgent de changer d'économie. Cela passe par une redistribution des richesses au profit de ceux qui les créent et non de ceux qui les exploitent. Il faut en finir avec la financiarisation de l'économie et ce capital financier qui la ruine.
Le 14 mars constituera une étape et la CES a adopté la résolution intitulée « Un contrat social pour l'Europe », en faveur d'une Europe de la solidarité et de la coopération contre l'Europe de la concurrence et de la déréglementation. Il s'agit de replacer le social au centre de la construction européenne, de rompre avec les politiques d'austérité et d'amorcer un changement de cap vers une politique de croissance coordonnée.
Dans ce contexte de crise économique et sociale que subissent les travailleurs et les citoyens européens, les peuples ont toute leur place dans le débat sur les orientations politiques et sur l'avenir de l'Europe.

Daniel

Section de Nancy du PCF

1 commentaire:

Anonyme a dit…

partagé sur les réseaux sociaux ! Merci d'avoir attiré notre attention sur le sujet;..