Prison mentale, poison létal.

Le FN vient d'éliminer la gauche dés le premier tour des législatives partielles à Villeneuve-sur-lot en recueillant 26,04 % des suffrages exprimés et il monte encore dans les sondages des prochaines échéances. On sait que 25% des 18-25 ans ont voté FN aux présidentielles. Nous avons décidé de nous pencher sur le vote des jeunes. Sophie de la section de Nancy du parti communiste nous propose une analyse:



(…) L’idée que tout le monde ne peut avoir accès au même niveau de connaissance à tristement fait son chemin…A travers son ouvrage, 1984, George Orwell met en évidence le fait que réduire le nombre de mots pour dire le monde est la plus efficace des prisons mentales. Avec 400 mots de vocabulaire en moyenne, pour nos adolescents la maîtrise des codes devient problématique. (…) 
Ils se sentent exclus du débat politique car ils n’en maîtrisent plus les tenants et les aboutissants ; ils voient d’un très  mauvais  œil  les  évolutions  liées  à une  certaine  mondialisation, les  décisions émanant d’organisations supra-étatiques telle que cette Europe libérale qui vient chambouler les règles établies à un échelon national. On observe en réaction à tant d’incompréhensions la genèse de peurs, le sentiment d’une perte d’identité. Il est dés lors facile de manipuler cette jeunesse en accentuant ses craintes et en établissant de manière perverse un lien entre une soit disant perte de valeurs et une déchéance tant sociale qu’économique. Il est étonnant de découvrir comme nos 15-25 ans  qui  pourtant  adhèrent  à un  modèle  vendu  par  les  capitalistes  et  diffusé  au  travers  d’une globalisation culturelle peuvent être effrayés par ces mêmes évolutions. Naît alors un syncrétisme entre une culture mondialisée et un attachement, une volonté de retour vers des racines et des traditions. Cette jeunesse est-elle en train de freiner les réformes sociétales et l’évolution des mœurs au lieu de les porter ? 

Il y a là un terreau fertile pour propager des idées nationalistes, ils ont peur de l’avenir ils souhaitent donc regarder vers un passé rassurant où tout semblait plus simple : sortie de l’Europe, retour au franc, identité nationale voir régionale…Quand on se sent perdu il est bien agréable de se laisser guider par une figure d’autorité.  Le FN prône un état fort, diffuse un message simpliste, populiste, caricatural qui paraît réconfortant. On a le sentiment d’être compris, d’être entendu quand on nous conforte dans nos préjugés. (...)

Face  au  rejet  d’un  débat  politique  jugé  trop  intellectualisé  et  inaccessible,  le  FN  fait  figure d’alternative. Au cours des dernières élections présidentielles on a entendu plusieurs témoignages de jeunes expliquant que le seul discours politique qu’ils comprennent est celui de Marine Le Pen. Perte de vocabulaire, difficulté à s’informer et à analyser les données diffusées sur les supports de la révolution  numérique,  peur  du  lendemain…Comment  s’adapter  à  ces  nouvelles  contraintes, restaurer une confiance et une communication avec notre jeunesse afin de faire reculer l’extrême droite ?

Sophie, section de Nancy





1 commentaire:

Anonyme a dit…

Sophie a bien résumé la situation :
Nonna Mayer, politologue,
a précisé dans Libération : Depuis 1984, la même tendance de fond est à l'oeuvre : plus le niveau d'instruction est bas, et plus la probabilité de vote pour le front national est élevée.
Daniel. Section de Nacny