Le 10 septembre, une journée d'action pour un vrai débat ouvrant la voie au changement.




Face au Medef qui se fait entendre par le gouvernement et arrive à imposer ses exigences et ses orientations, les organisations syndicales CGT, FO, FSU et SUD Solidaires appellent à une journée interprofessionnelle le 10 septembre pour l'emploi et les salaires, conditions de la pérennité du système de retraites, pour une revalorisation du travail.

Alors que le chômage poursuit sa hausse, des sites industriels rentables sont fermés pour
satisfaire la cupidité des actionnaires et augmenter la rémunération disproportionnée du capital. A un point tel que les profits exportés dans les paradis fiscaux représentent les PIB cumulés des USA et du Japon. Pendant ce temps, la pauvreté augmente, et sa progression affecte d'avantage les enfants; les salaires sont en berne, dans le public comme dans le privé; les services publics sont affaiblis; les minimas sociaux et les pensions stagnent, et la revalorisation octroyée aux privés d'emplois frise l'indécence.
Gageons que les chômeurs vont mettre à leur tour cet argent à l'abri sur des comptes offshores (Sic !).

Les inégalités explosent mais pas de soucis à se faire, puisque les 10 premières fortunes de France ont vu en une année leur patrimoine augmenter de près de 30 milliards d'euros. Chaque année,
plus de 240 milliards d'euros de dividendes sont versés aux actionnaires et nos chers patrons, toujours la larme à l'oeil, bénéficient annuellement avec le CICE de près de 200 milliards d'euros de niches fiscales et sociales. De l'argent public distribué sans contreparties et dont aucune étude n'a prouvé l'efficacité de cette générosité. Sans oublier les quelque 60 milliards d'euros, voire 80, de fraude fiscale annuelle, encore de l'argent volé à la nation par des crapules. C'est la crise, paraît-il !

Mais ce n'est pas encore assez car le patronat en réclame plus. Le Medef veut encore
baisser de cinquante milliards sur cinq ans les cotisations sociales versées à la Sécurité Sociale et d'autant ses impôts. Après avoir obtenu l'ANI qui flexibilise davantage le travail, il veut encore restreindre le Code du travail et les droits des salariés.

Les patrons, « champions du risque », présentés comme tels par le Medef, veulent en faire
porter tout le poids sur les salariés et réduire à néant les acquis du Conseil national de la résistance. Une fois de plus, le Medef veut accroître l'âge de départ en retraite et le nombre d'années de cotisations en nous resservant à l'envi l'éternelle rengaine libérale qui veut que le travail est un coût et non une richesse, alors que c'est la rémunération du capital qui brise la compétitivité des entreprises et ruine l'économie. Il ressert également l'antienne : la durée de vie augmentant, il faudrait travailler plus longtemps alors que, des plus jeunes aux seniors, le chômage croît massivement. Et si la durée de vie augmente, ce n'est pas en bonne santé pour tous. A noter que les femmes sont les premières victimes des réformes…

On prête au chancelier Bismarck l’anecdote suivante : En 1889, au moment où il mettait en
place en Allemagne le premier système de retraites au monde, le chancelier aurait demandé à son conseiller : « A quel âge faut-il fixer l’âge de la retraite pour qu’on n’ait jamais à la verser ? » « A 65 ans », lui aurait-il répondu…, ce qui avait fait rire Bismarck puisque lui-même en avait alors 74.

Toujours sur les retraites, le gouvernement est pressé et le rapport Moreau met en avant plusieurs pistes reposant principalement sur un effort des salariés et des retraités. Le gouvernement laisse entendre qu'il privilégierait une augmentation de la durée de la cotisation sans revoir les modalités de financement de notre système par répartition.

A ce sujet, la CGT a des propositions :
Modulation de la cotisation patronale en fonction de la part de la masse salariale dans la valeur ajoutée;
mise à contribution des revenus financiers des entreprises à hauteur des revenus du travail;
élargissement de l'assiette de cotisation à tous les revenus non soumis à cotisation aujourd'hui (stocks options ...)

L'application de ces mesures permettrait de dégager près de 30 milliards d'euros pour financer nos retraites.
La CGT, FO, FSU et SUD rappellent dans un communiqué commun « les mesures qu'elles ne sauraient accepter : tout allongement de la durée de la cotisation, l'opposition public/privé, la sous-indexation des pensions et des salaires ». Soucieuses de la pérennité du « système de retraite par répartition », elles indiquent qu'elle « nécessite de réparer les injustices dues aux précédentes réformes. Il faut sortir des logiques qui ont diminué le niveau des pensions et créé des inégalités notamment entre les femmes et les hommes et construire des alternatives par l'apport de ressources nouvelles, tout particulièrement en améliorant les pouvoir d'achat des salariés et en créant des emplois ».
La CFDT, pour sa part n'est pas opposé à un allongement de la durée de la cotisation et
considère « qu'il n'est pas opportun d'annoncer d'ores et déjà une mobilisation sur un contenu qu'on ne connaît pas » (Sic!).

Pour la CGT, FO, FSU et SUD, il est, au contraire décisif de peser sur le contenu qui sera
proposé avant qu'il soit définitivement bouclé. Appelant à rompre avec les politiques d'austérité, elles lancent un journée nationale d'action interprofessionnelle avec grèves et manifestations le 10 septembre, « pour ne pas laisser les propositions du Medef faire la loi et pour imposer d'autres choix au gouvernement ».


Daniel
Section de Nancy