L'écotaxe n'est pas la cause des faillites d'entreprises : Le problème c'est le coût du capital

L'écotaxe n'est pas la cause des faillites d'entreprises



L'écotaxe  appelée  aussi  taxe  poids  lourds  s'inscrit  dans  le  cadre  de  la  directive «eurovignettes»    et  dans  le  principe  du  pollueur/payeur.   Un  principe    qui  doit faire  supporter  au  transport  routier  une  partie  de  son  coût.  Un  coût  aujourd'hui sous­tarifié  car  il  ne  prend  pas  en  charge  les  dommages  causés  à l'environnement, aux réseaux routiers, au coût des infrastructures nécessaires, ni ceux consécutifs à l'accidentologie. Tous ces dommages sont jusqu'à présent à la charge des contribuables, de la collectivité nationale et des collectivités locales. L'écotaxe a été conçue pour la circulation  de poids lourds sur le réseau routier national  non  concédé,  soit  10000  km  de routes,  et  le réseau routier  local,  soit 5000 km. Local pour éviter le détournement des voies de circulation soumises à la fiscalité.

Les autoroutes ont été exclues du dispositif en raison des péages. A ce sujet, il serait  intéressant  de revoir  les redevances  payées  par  les  sociétés  d'autoroutes pour les faire participer. D'autant plus que celles­ci, depuis leurs privatisations par Sarkosy, font des profits faramineux sur le dos de leurs usagers.
Cette taxe a non seulement pour ambition de lutter contre le gaz à effet de serre, mais aussi de favoriser le report nodal des transports, c'est à dire le transfert du transport routier vers le rail, le fret maritime et fluvial.
Elle a été décidée lors du Grenelle de l'environnement  sous l'égide de l'UMP et déjà,  à  l'époque,  les  patrons  du  transport  routier  et  de  l'agroalimentaire  s'y opposaient.
Malheureusement,  sa  mise  en  œuvre  a  été  faite  dans  le  cadre  d'un  partenariat public  privé  avec  Ecomouv  pour  la  conception,  la  réalisation,  l'exploitation, l'entretien  et  la  maintenance  du  dispositif.    De  nombreuses  interrogations subsistent car pour le recouvrement de l'impôt, la rémunération de cette société a été fixée dès le départ à 170 millions d'euros par an alors que les services publics dont c'est le métier, auraient du s'en charger. Le taux de recouvrement prévu par Ecomouv est de plus de 20% alors que le coût de la collecte par l'administration des Douanes, estimé par l'OCDE est à peine de 1%, un des meilleurs du monde. On évoque même des soupçons de corruption, d'un contrat qui obligerait l'Etat à payer un dédit de 800 millions d'euros à Ecomouv en cas de non mise en œuvre de l'écotaxe. Le ministre du budget a d'ailleurs qualifié ce partenariat de « un peu hasardeux ».
A noter, que la Bretagne, compte tenu de son caractère excentré  par rapport aux grands axes de circulation, aurait bénéficié d'un abattement de 50%.
La  suppression  de  l'écotaxe,  réclamée  par  le  Medef  et  ses  complices  dans  la cadre    de  sa  fronde  antifiscale  (alors  que  son  président  Gattaz  exige  une augmentation  de  la  TVA),  ne  réglerait  pas  la  crise  de  l'agroalimentaire  et  des filières  industrielles  en Bretagne. Elle  donnerait  plutôt raison  à  ceux  qui  cassent l'emploi et qui ont tout fait pour externaliser les productions pour augmenter leurs profits.
Aujourd'hui, une partie des productions est transformée très loin de cette région, car  le  patronat  a  estimé  que  les  coûts  de  main  d'œuvre  seraient  moins  élevés ailleurs,  alors  qu'il  bénéficie  d'allègements  de  cotisations  sociales  extrêmement importantes.
Le patronat de l'agroalimentaire a malheureusement réussi à faire croire à certains que les intérêts des « licencieurs » et des licenciés convergeaient. C'est le grand gagnant, car il a réussi à faire suspendre l'écotaxe tout en poursuivant la casse de l'outil  industriel  au  profit  des  délocalisations,  le  maintien  de  bas  salaires  et l'aggravation des conditions de travail dans l'agroalimentaire.
La  fiscalité  environnementale  doit  donc  s'inscrire  dans  une  réforme  fiscale  en faveur du monde du travail. Il y a en effet un déport massif de la fiscalité sur les plus  modestes  et  en  particulier  les  salariés  et  les retraités,  très  touchés  par  les nouvelles  dispositions  fiscales.  Alors  que  la  fiscalité  des  entreprises  est  sans cesse allégée et qu'elles bénéficient  toujours plus de  subventions  sans aucune contrepartie. Sans oublier les somptueux cadeaux fiscaux aux plus fortunés depuis plus de trente ans.
La fiscalité dans notre pays est injuste et inefficace. Elle repose essentiellement sur la TVA, impôt injuste par excellence, sur la faiblesse de l'impôt sur le revenu, notamment pour  les riches. Elle taxe plus le travail que le capital, à cela s'ajoute une kyrielle  de niches fiscales et sociales qui représentent  200 milliards d'euros par an de cadeaux faits aux entreprises sans aucun contrôle de l'utilisation de cet argent. Le CICE est un exemple frappant puisque ses 20 milliards par an profitent essentiellement  aux  grands  groupes  du  commerce  qui  ne  délocalisent  pas. Seulement 20% vont à l'industrie. Les actionnaires se frottent les mains. 
L'impôt  est  un  moyen  d'émancipation  de  notre  société,  Il  est  indispensable  au pays, à ses services publics, aux écoles, à la construction de routes …
Le populisme et la démagogie que l'on entend en ce moment sont inacceptables. Le  comble  est  que  bien  souvent,  les  détracteurs  de  l'impôt,  réclament  plus  de policiers.
Il faut une réforme fiscale d'envergure en faveur du monde du travail, de l'intérêt général.
Est ­ce la voie que va prendre le gouvernement qui revient sur la réforme promise (aux oubliettes)  par le candidat Hollande en la confiant à un banquier de la BNP et à  celui  qui  a  concocté  une  réforme  injuste  et  inefficace  :  celle  des  retraites.  
A suivre …



Daniel

Section de Nancy




Que se passe t-il au FMI ?

Que se passe t-il au FMI ?

Après avoir reconnu la nocivité des politiques d'austérité, voici que le FMI réalise aujourd'hui que la stratégie budgétaire qu'il a préconisée ne fait que prolonger la récession.
Privatisations, réductions des dépenses publiques, baisses d'impôts, bas salaires … sont incompatibles avec la croissance et l'emploi. Des potions amères en échange de l'appui financier de la grande institution.
On connaît l'allergie à l'impôt progressif de ses experts qui serait nocif à la croissance puisqu'ils s’appuient sur une escroquerie intellectuelle qui veut que plus les riches sont riches, mieux les pauvres se portent, la richesses des uns faisant l'emploi des autres.
C'est au nom de cette obscénité que les impôts des plus fortunés ne cessent de diminuer depuis plus de trente ans et que les inégalités s'accroissent.
Coup de théâtre, la dernière étude du FMI intitulée Taxing Times – le temps de l'impôt – va à rebours de toutes ses préconisations. Le FMI vient de s'apercevoir que la progressivité de l'impôt a reculé et qu'il semble exister, dans beaucoup de pays avancés, une marge suffisante pour tirer d'avantage de recettes des plus hauts revenus. Il souligne que revenir aux taux marginaux moyens des années 1980 des 1% les plus riches rapporterait aux pays développés l'équivalent d'un quart de point de leur PIB, soit environ 5 milliards d'euros pour la France.
Toujours selon le FMI, cette augmentation ciblée de la pression fiscale permettrait de lutter contre le développement des inégalités, rendrait les systèmes fiscaux plus solides et plus justes et permettrait de renforcer la légitimité des économies budgétaires.
Rompant avec la tradition néolibérale, le rapport précise que l'endettement public des pays riches n'est finalement pas si grand comparé à la masse des patrimoines privés immobiliers et financiers.
Le FMI juge donc possible de taxer d'avantage le foncier et la fortune. Il émet même l'hypothèse de mettre en place un prélèvement sur le capital pour réduire la dette publique.
Voilà qui décoiffe et rend septique …
Après l'erreur de l'an passé, la « vénérable » institution ferait-elle une crise d'angoisse ? Ses économistes, ses grands experts, seraient-ils en plein désarroi ? Réalisent-ils que les purges imposées aux nations et l'austérité ne ramèneront pas les dettes à leur niveau d'avant la crise financière de 2007 ?
D'où ce soudain revirement en faveur de l'impôt progressif. Mais attention, cette progression épargnerait malgré tout le capital puisque le FMI pencherait plutôt pour une taxe de 10% sur le patrimoine net d'emprunt des ménages qui s'appliquerait au même taux à l'épargne populaire et aux très gros portefeuilles financiers. Une taxe repoussoir qui, en France, ne ferait qu'alimenter la fronde antifiscale actuelle et ne répondrait pas à l'attente de la majorité de nos concitoyens qui voudrait que notre gouvernent mette en place une fiscalité juste et efficace.
Cependant, ça bouge, ça s'agite au FMI … encore quelques efforts pour être en phase avec ce brave Keynes qui préconisait « d'euthanasier » les rentiers, capitalistes sans profession. Car il n'y a pas d'autre possibilité de sortir de la crise de la dette.