LA POLITIQUE DU GOUVERNEMENT HOLLANDE N’EST NI SOCIALISTE, NI SOCIAL – DEMOCRATE, NI SOCIAL – LIBERALE. ELLE EST LIBERALE








Il avait promis le changement maintenant. Il n’y a pas eu, il n’y a pas, il n’y aura pas de changement pour les salariés. La politique que mène ce gouvernement n’a rien d’une politique EN FAVEUR des salariés du public comme du privé. C’est même le contraire qui est décidé.

Pour Hollande, sortir de la crise, c’est exclusivement « stimuler l’offre » c'est-à-dire renforcer les profits du capital. La « cotisation employeur » versée par les employeurs aux AF sera désormais à la charge du budget de l’Etat. 35 milliards d’ € par an de cadeau aux actionnaires ; 35 milliards à la charge des salariés, sous forme d’impôts supplémentaires ou de services et emplois publics supprimés… Aucune « contre partie » sérieuse demandée au patronat en matière de création d’emploi. Pain béni pour lui qui, depuis 1983, bénéficie chaque année d’exonérations massives de charges et crédits d’impôt multiples tout en continuant à casser ou délocaliser des usines, à réduire massivement l’emploi stable, à développer l’emploi précaire, à bloquer les salaires. Hollande fait l’impasse sur cette politique patronale là, sur les responsabilités du MEDEF dans les conditions de travail et de vie plus en plus dramatiques des salariés.

Sortir de la crise, c’est satisfaire de toute urgence les revendications des salariés, de celles et ceux qui produisent les richesses et n’en profitent pas. En 1936, en 1945, en 1968, l’augmentation des salaires – c'est-à-dire de la « demande » de la consommation – a suscité simultanément augmentation du bien être, de la production et de la productivité.

On ne peut servir à la fois les intérêts des salariés et ceux des patrons ! Hollande, son gouvernement ont choisi de servir les actionnaires. Peut être avec l’espoir politique de tenter un jour une opération à l’allemande : l’alliance du parti socialiste avec le droite « modérée » pour poursuivre la politique d’austérité.

Les communistes n’ont jamais abandonné le camp des salariés. Nous savons que nombre de militants et d’électeurs socialistes aussi ne l’ont pas déserté. Ensemble, dans les luttes sociales comme dans les actions municipales qui seront organisées, nous ferons reculer les mesures régressives annoncées.

Dieudonné : Communiqué du CAFAR (comité antifasciste et antiraciste)

Communiqué du CAFAR (comité antifasciste et antiraciste)

Dieudonné et les tenants de la quenelle invoquent la Liberté, qu’ils vident de son sens, la confondant sciemment avec le délit d’incitation à la haine en tenant depuis longtemps déjà des propos racistes et plus récemment homophobes. Dieudonné a préfèré comparer Christiane Taubira à une Bonobo, au vu – nous citons à contre cœur - des pratiques sexuelles qu’elle a défendu lors du mariage pour tous… A croire que le racisme est encore plus drôle lorsqu’il est aussi homophobe.

La liberté d’expression doit demeurer le principe. Ce principe ne peut servir de paravent aux ignominies de Dieudonné. Ce qui relève du débat public doit être débattu. Ce qui relève de la Justice doit être sanctionné. Ses ignominies sont des délits.

Dieudonné se réclame de l’Égalité qu’il vide de son sens pour dénoncer «le deux poids deux mesures»dans l’indemnisation des descendants de victime de crime historique. En clair, les rescapés de la Shoah et leurs descendants sont mieux lotis que les fils des victimes de la traite des Noirs. Une chose est de dire : le malheur juif a tracé la voie et a permis de penser le nôtre, une autre est d'affirmer qu'il occulte notre misère et doit être évincé. Les mémoires blessées entrent en concurrence au nom de l'affront maximal. Dieudonné a choisi cette seconde voie. Quand il accuse les juifs d’avoir été les instigateurs de l'esclavage transatlantique, il est aussi imposteur comme “historien” que comme “humoriste” : en France, le Code noir, ensemble de textes réglant la vie des esclaves dans les îles françaises, promulgué en 1685 par Louis XIV, interdisait dans son premier article, aux juifs « ennemis déclarés du nom chrétien », de participer à la traite et recommandait de les chasser des îles où ils avaient établi résidence.

Pour Dieudonné le juif n'est plus « le frère de malheur », selon Frantz Fanon, mais celui dont la tragédie, en l'occurrence la Shoah, ternit la mienne et m'empêche d'être son frère.L'écrivain antillais Frantz Fanon aimait à rapporter les paroles de son professeur de philosophie : «Quand vous entendez dire du mal des juifs, dressez l'oreille, on parle de vous.» Un antisémite était forcément un négrophobe, englobant l'un et l'autre dans une même animosité.

Dieudonné vide donc aussi de son sens la Fraternité. On ne peut d’ailleurs plus en douter après les expéditions punitives menées à Lyon contre des auteurs de « quenelle », geste inventé par l’agitateur pour mettre de l’huile sur le feu.

On nous dit qu’il est contre-productif d’interdire ses spectacles, qu’il ne sert à rien de marcher ou de parler contre les préjugés. Que ce ne sont que des mots. Mais les préjugés sont faits de mots. Et ce sont des mots qui les défont.
Liberté, Égalité, Fraternité. Voilà des mots qui arment contre les préjugés.

C’est en choisissant ces mots, ces valeurs républicaines, piliers de notre démocratie, que Dieudonné vide de leur sens, qu’on ne se trompe pas de combat.

COÛT DU CAPITAL



Notre richesse est détournée par la rente indue de la finance

Le coût du capital reste un tabou. Pourtant, il est depuis près de trente ans devenu prohibitif. Pour cacher cette réalité et justifier les politiques d'austérité, le capitalisme prend pour alibi le « coût du travail » qui serait à ses yeux un frein à la compétitivité, ce mot si cher au Medef.

Qu'en est-il exactement ? Pour éviter toute confusion, le coût capital a deux sens très différents.

On distingue en effet le coût du capital économique et le coût du capital financier. Le coût du capital économique (capital au sens productif) fait référence aux moyens de production – machines, usines, infrastructures, bureaux … qui sont immobilisés dans l'entreprise à des fins productives pour s'associer au travail et améliorer son efficacité. C'est à dire les dépenses d'investissements.

Le coût du capital financier représente le moyen de financement pour acheter les biens nécessaires au fonctionnement de l'entreprise. Pour être propriétaire de ses équipements, soit elle les acquiert avec ses fonds propres, c'est à dire avec les profits ou les augmentations de capital, soit elle emprunte. Dans le premier cas, elle a recours à l'argent de ses actionnaires, dans le second, à celui des prêteurs. Mais actionnaires et prêteurs réclament une contrepartie pour l'avance de leur épargne : ils sont rémunérés soit sous forme de dividendes, soit sous forme d'intérêts. Au coût économique du capital s'ajoute donc le coût de son financement constitué des intérêts et des dividendes.

Et s’il paraît légitime de rémunérer les prêteurs et les actionnaires (prise de risque en cas de faillite, et coût du système financier), l'aberration vient de la partie du coût financier quand on ôte ces rémunérations justifiables. C'est à dire le surcoût du capital. C'est donc la partie des dividendes et intérêts versés qui ne rémunère ni un service économique rendu à l'entreprise, ni une prise de risque du prêteur. Une grande partie de la rente financière n'est pas justifiée par des raisons économiques. Cette rente indue, ou surcoût du capital se chiffre à environ 100 milliards d'euros annuels, soit selon le calcul utilisé, entre 50 et 70% du coût total du capital pour l'entreprise.

Autrement dit, quand une entreprise achète pour une valeur de 100 euros de machine, il lui en coûte en réalité entre 150 et 170 euros du seul fait qu'elle doit s'acquitter d'une rente sans justification économique. La finance a ce pouvoir exorbitant d'imposer aux entreprises le versement de cette rente à un niveau qu'elle fixe elle même et qu'elle appelle « rentabilité du capital » L'activisme actionnarial soumet les entreprises à des exigences de rendement et le seuil de rentabilité réclamé par les actionnaires avoisine désormais les 15% du capital investi.

Voici quelques chiffres qui montrent l'explosion des dividendes pour le plus grand bonheur des actionnaires :

- Pour les sociétés non financières, ils sont passés de 6,9 milliards d'euros en 1978 à 247,6 milliards en 2008.

- En trente ans, leur montant a donc été multiplié par 36, quand la masse salariale ne l'était que par 4,5. Et ils n'ont guère souffert de la crise puisque nombre de grandes entreprises distribuent toujours des sommes mirobolantes, quels que soient leurs résultats.

- Après avoir fermé Florange, ArcelorMittal a versé 910 millions de dividendes à ses actionnaires en 2012 malgré une perte de 2,8 milliards d'euros.


- En 2011, Orange a versé 3,6 milliards d'euros, soit plus de trois fois le montant de ses bénéfices. En dix ans, cet opérateur de téléphonie a versé 27 milliards d'euros à ses actionnaires. Les chiffres sont têtus …

Ainsi, depuis une trentaine d'année, on assiste à un transfert de richesses qui est passé de 3% de la valeur ajoutée à 9% aujourd'hui et qui ne sert pas à investir dans le développement économique, ni à augmenter les salaires et le pouvoir d'achat. Le gâchis est énorme. La croissance a perdu 5 à 6% depuis les années 1970 et le PIB (environ 2000 milliards d'euros) est le même qu'en 2007. L'économie fait du sur place pendant que le chômage et la pauvreté explosent.

Ainsi, le capital a un coût économique et environnemental, mais également social. Pour mettre fin à ce désastre, il faut valoriser le travail et dévaloriser le capital. En finir avec la financiarisation de l'économie. Augmenter les salaires, créer des emplois qualifiés, développer la production par les investissements, étendre la recherche …

C'est surtout remettre l'humain au coeur de l'économie.

Daniel

Section de Nancy,